Comme nous l’avons déjà vu, la teinte d’une couleur signifie la tonalité vers laquelle elle tend (rouge violet, jaune rougeâtre, vert bleuté, etc.).
La teinte est intimement liée aux COULEURS TERTIAIRES.
En peinture, la teinte est d’une importance capitale, car elle nous permet, parmi de nombreuses autres applications, de montrer différents matériaux ou textures dans un modèle, c’est-à-dire qu’en donnant différentes nuances à une seule couleur, on peut différencier les composants d’une œuvre.
Pour illustrer ce thème, j’utiliserai une vignette de mon auteur, les « Tisserandes mexicaines ».
Les photographies montrent le travail final, ainsi que les tons de base avant l’application de la teinte.
La dernière photo représente les peintures utilisées dans cette œuvre.
Comme vous pouvez le voir, l’œuvre présente, dans son ensemble, des nuances d’ocre et de terre, cependant, chaque partie a une teinte différente, ce qui nous permet de différencier chacune d’entre elles dans la texture, la forme et l’espace.
La figure de droite, la fileuse, porte un huipil en coton brut aux tons ocre.
Pour réduire la saturation de la couleur et obtenir un ton plus conforme à l’échelle et à l’intention, j’ai appliqué des glacis de brun, assombris par du noir.
– La couleur du coton brut a une nuance de vert et j’ai également appliqué des glacis avec un mélange d’ocre et de noir.
– L’écheveau de laine, déjà filé, a aussi une teinte verte, l’éclairage plus clair différencie les deux éléments en couleur et en forme.
– Le tissu a une teinte grisâtre, résultat de l’application de glaçures brunes, blanches et noires.
Le tisserand de gauche a une teinte rouge-brun dans ses vêtements, et de même, avec un ton brun et noir, j’ai appliqué des glacis.
– Le panier a une teinte jaune, à cette occasion je n’ai pas appliqué de glacis avec un mélange de noir, mais d’ocre rougeâtre, afin de conserver la saturation de la couleur et sa chaleur.
Dans ce cas, le tissu a des tons gris-brun, mais avec des glacis ocre, afin de différencier la teinte des deux tissus.
– La ceinture qui maintient le métier à la taille a une teinte jaune, une chaleur qui représente mieux le cuir, en revanche, les pièces en bois du métier ont une teinte grisâtre, obtenue avec des glacis bruns, blancs et noirs, afin de différencier les matériaux.
– Les fils du métier à tisser ont un ton beige (ocre et blanc) avec une teinte rosée. Dans ce cas, les lumières blanches, qui représentent la trame du fil, donnent une teinte différente aux autres éléments.
– Les écheveaux de laine sur le sol et le panier, ainsi que la partie tissée, ont une plus grande saturation de couleur, j’ai choisi les tons mexicains, disposés de manière à ce qu’ils s’harmonisent avec l’ensemble.
Dans les deux figures, la couleur de la chair est un ton brun-rouge, typique des indigènes de notre terre, encore une fois les glacis de brun et de noir, ont soustrait la saturation de la couleur.
– Les deux chevelures ont une teinte bleue.
– Le pot en terre cuite a une teinte jaune, qui différencie clairement la terre cuite de la chair.
– Le tronc a une illumination importante et la nuance rouge donne plus de chaleur.
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